Quand infographie 3D paysagère rime avec écologie

Qu’on le veuille ou non, l’écologie et la protection de l’environnement prend de plus en plus d’importance dans nos vies. Et pour cause : sans la nature, les plantes et les animaux, l’être humain ne pourrait pas survivre !

Outre le fait de proposer un aménagement esthétique, le paysagiste-concepteur détient un rôle important auprès de son client : il doit l’éduquer et le sensibiliser sur les moyens à mettre en œuvre pour valoriser et protéger son environnement direct.

A l’heure où le jardin minéral est à la mode parce qu’il demande peu d’entretien, il convient de mettre les grands moyens pour contrer cette tendance catastrophique.

De nos jours, ce n’est plus un secret, un grand nombre d’espèces sont en voie de disparition à cause de la destruction de leur habitat. Il nous incombe (professionnels du paysage) la lourde tâche d’éduquer la population (particuliers et collectivités) afin de réintroduire la biodiversité et la nature dans les aménagements extérieurs.

En tant qu’infographe 3D du paysage, j’accompagne les concepteurs dans la présentation de leur projet, en illustrant notamment le potentiel écologique et environnemental de leur proposition.

Ce fut encore le cas pour le projet de jardin conçu par V2G Paysages. Le challenge de l’équipe (concepteur/infographe) était de montrer qu’une gestion raisonnée des différents espaces était nécessaire pour ne pas devenir esclave de l’entretien de ce grand parc privé de 2 hectares.

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Créer des images écolos, mais pas que !

La conscience écologique ne s’arrêtant pas là, il convient à chacun de réfléchir à tous les moyens que l’on peut mettre en place, à notre propre échelle, pour préserver et restaurer notre environnement.

Dans cet article, je fais le point sur la stratégie que j’ai mis en place personnellement dans cette optique… car créer des images inspirantes c’est bien, mais agir à plusieurs échelles c’est mieux !

Infographie 3D paysagère : vitrine de l’écologie

Grâce à l’illustration photoréaliste, il est possible de montrer à une population non initiée que la nature (même sauvage et un peu folle) peut être belle.

Exit les aménagements trop propres et coupés au cordeau ! Place à l’irrégularité et à l’arrivée sauvageonne de quelques herbes ici et là, futures pépites de biodiversité et de vie.

Comment mettre en avant la nature sur nos rendus ?

En infographie paysagère, il n’est pas facile de trouver le bon compromis entre le projet, les intentions écologiques du concepteur et le niveau de tolérance du client final pour cet esprit naturel.

Il résulte d’un processus assez long d’allers/retours entre maître d’œuvre et maître d’ouvrage pour connaître la limite « sauvage » tolérée et ainsi obtenir l’accord du client, puis lancer les travaux.

Pour ma part, j’aime intégrer beaucoup de végétation pour mettre en valeur le projet. Puis j’insère ici et là quelques herbes folles pour venir agrémenter la maquette 3D et vieillir l’aménagement… parce qu’un projet trop propre n’est pas vraiment réaliste si on représente l’aménagement après 10 ou 15 ans d’existence (comme c’est souvent le cas avec la représentation des arbres à l’âge adulte). En effet, dans la vraie vie, la nature n’aimant pas le vide, qu’on le veuille ou non, il y aura toujours une plante qui se glissera dans le petit interstice qui nous a échappé !

Puis, selon le contexte, j’ajoute des animaux et des insectes pour montrer qu’un tel aménagement peut accueillir une foule de faune et de flore intéressante.

Comment convaincre par l’image ?

Pour convaincre quelqu’un, et notamment le plus réfractaire à ce type de projet libre et naturel, il convient de réaliser des images de qualité et de les agrémenter d’une multitude de petits détails.

  • des herbes de toutes sortes et de toutes tailles
  • des fleurs plutôt sobres, discrètes et naturelles
  • des animaux et des insectes (oiseaux, papillons, canards, poissons, etc.)
  • de la brume à certains endroits pour montrer la fraîcheur qu’un tel aménagement apporterait
  • des arbres et arbustes variés
  • des massifs hétérogènes constitués de divers espèces
  • etc.

Le but de ces images hyperréalistes est de montrer au client l’esthétisme et l’intérêt que pourrait avoir l’aménagement avec le minimum d’entretien.

Ainsi, on peut montrer que la nature sauvage a toute sa place dans le projet et que l’on peut vivre avec elle en harmonie.

L’infographie 3D permet d’ouvrir un dialogue constructif avec ses clients

C’est grâce à ces images au semblant anarchique mais pourtant précises que le concepteur peut entamer un dialogue constructif avec son client et, ainsi, commencer à le renseigner et l’éduquer sur les bonnes pratiques d’entretien à adopter.

La vision de l’usager sur sa manière d’observer la nature et de l’entretenir se modifie progressivement. Il se projette alors dans un univers où il ne serait plus esclave de l’entretien de sa propriété et où il pourrait profiter sereinement des espaces verts en les partageant équitablement avec la faune et la flore spontanée.

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L’écologie commence par soi même

Eduquer les autres à la protection de l’environnement, c’est bien. Mais le respect de la nature commence par soi-même et par ses actions de chaque jour.

Nous pouvons avoir un beau métier et montrer aux autres ce qu’il faut faire… mais il revient à chacun d’agir personnellement et de réfléchir à l’impact de nos propres pratiques, de nos activités, de notre mode de vie et de notre métier.

Cette réflexion est un peu le fil rouge de ma vie depuis quelques années, et notamment depuis que je me suis lancée en tant qu’indépendante en 2019.

Voici ce que j’ai pu mettre en place progressivement, pour apporter ma pierre à l’édifice :

Mon outil de travail principal et son mode d’alimentation

Au bureau, j’ai investi dans un matériel performant : un PC monté en kit avec tout les composants dont j’ai besoin pour gérer des fichiers et des logiciels de 3D assez lourds et gourmands en puissance énergétique (parce qu’un outillage adéquat fait gagner du temps d’utilisation, et donc de l’énergie !). Ce PC en kit permet de changer uniquement le ou les composant(s) en fin de vie ou ayant besoin d’évoluer dans le temps… cela évite ainsi de changer l’ordinateur complet à chaque évolution de la technologie.

Concernant l’électricité : mon logement va bientôt être équipé de panneaux photovoltaïques avec autoconsommation et revente du surplus d’électricité. Avec une toiture exposée plein sud dans une région au climat méditerranéen, autant dire que je vais pouvoir travailler en totale autonomie énergétique pendant la belle saison et même une partie de l’hiver. Un bon point supplémentaire !

Il me tarde l’installation des panneaux solaires… elle est prévue pour cet automne. 🙂

Ma méthode de travail

Pour éviter au maximum le gaspillage de consommables (papier et cartouche d’encre notamment), je favorise toujours les rendus dématérialisés. Je fourni notamment les images, panoramiques, vidéos, plans, coupes, etc. en version numérique. Les fichiers sont envoyés par internet à mes clients et ce système fonctionne très bien ainsi depuis maintenant 3 ans.

De plus, je n’imprime que les documents les plus importants. Tout le reste est stocké sur un disque dur externe ou sur le cloud.

Si j’ai besoin de faire du dessin manuel, j’ai une tablette graphique qui m’évite d’acheter une foule de matériel. Il est vrai que ce n’est pas le même plaisir d’utilisation que la feuille de papier et le crayon mais je m’en contente bien pour le moment. Ma spécialité étant l’infographie, je laisse l’usage du crayon aux supers pros de la discipline et je garde ainsi ma conscience tranquille en ne favorisant pas la coupe inutile des arbres. 🙂

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La gestion des déplacements

De ce coté là aussi il va y avoir du changement prochainement. J’ai décidé au printemps 2022 de modifier complètement ma manière de me déplacer : pour bouger moins et plus sainement.

Pour cela j’ai opté pour la location de longue durée d’une petite voiture électrique. Et ce véhicule sera partagé par plusieurs personnes de mon entourage. L’organisation va être un peu plus complexe qu’auparavant (quand j’avais mon propre véhicule) et les déplacements seront plus courts.

Je teste le procédé depuis plusieurs mois avec un véhicule à moteur thermique (le temps de recevoir la voiture électrique) et jusqu’à présent nous avons toujours réussi à nous organiser. C’est une nouvelle façon de gérer les déplacements de manière plus responsable et c’est certainement ce changement qui va être le plus long à intégrer dans mes habitudes, mais j’ai bon espoir de pérenniser cette pratique !

Points positifs pour ce mode de déplacement alternatif : nous ne consommerons plus d’énergie fossile (nous allons ainsi faire des heureux : la nature et le porte-monnaie). De plus, lorsque les panneaux solaires seront installés, nous allons rouler à l’énergie solaire et non plus à l’énergie nucléaire.

Point négatif : le système électrique n’est pas 100% écolo, notamment à cause des métaux précieux contenus dans les batteries qui sont extraits des sols de manière souvent inhumaine dans certains pays. Pour contrer cela, la location de longue durée est un avantage : elle permettra de donner une seconde vie au véhicule qui sera revendu ou reloué par la suite et je pourrai alors opter pour un nouveau mode de transport plus écologique si celui-ci voit le jour et se développe d’ici 4 ans…

Mon mode de vie

Enfin, j’agis également sur plusieurs niveaux dans ma manière de vivre pour respecter et protéger l’environnement :

  • J’adopte petit à petit un mode de vie minimaliste où je me contente de peu (tout en étant heureuse) : je vis et consomme notamment le plus bio et local possible.
  • Je travail à distance dès que cela est possible (la visio web est devenue mon amie et n’empêche pas les échanges agréables et constructifs).
  • Après plusieurs années de suspension, j’ai remis en état et en fonction le potager familial et j’espère qu’il sera pleinement productif d’ici 1 an ou 2… le fruit/légume bio fait maison reste quand même le meilleur, même quand il est moche et boudiné ! 🙂
  • Enfin, je continue à informer et éduquer les particuliers aux pratiques de jardinage respectueuses de la nature à travers des séances de coaching jardin proposées depuis 2019 à domicile ou à distance en ligne.

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Ce travail sur plusieurs années autour de mon « fil rouge écologique » commence aujourd’hui à porter ses fruits. La plupart des pratiques sont rentrées dans mes habitudes, d’autres vont s’intégrer progressivement. Mais je suis assez heureuse et fière de mes démarches et j’espère que certaines idées vous auront parlé et inspiré 🙂

N’hésitez pas à me donner d’autres idées en commentaire de cet article. Je suis toujours partante pour essayer d’intégrer de nouvelles pratiques respectueuses de l’univers et de MON univers (habitat autant qu’activités personnelles et professionnelles).

Je serai également enchantée de connaitre les pratiques ou méthodes personnelles que vous avez intégré dans votre vie de tous les jours pour apporter votre pierre à l’édifice… celui de l’écologie et du respect de la nature pour permettre aux générations futures, à la faune et à la flore de vivre décemment !

Liens

Pour aller plus loin, voici quelques liens utiles :

Rendez-vous prochainement pour un nouvel article et de nouvelles réflexions autour d’un projet paysager…

A bientôt !

Odile

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